Une bonne ventilation a aussi son importance dans la prévention des maladies du pied, pour éviter l’humidité, propice au développement des bactéries. En système caillebotis, la présence d’une concentration élevée en ammoniac dans l’air peut favoriser le développement des maladies infectieuses telles que la dermatite digitée. Une atmosphère confortable dans tout le bâtiment permettra aussi de limiter les zones où les animaux se regroupent pour fuir les courants d’air. Une trop forte densité augmente le risque de bousculades, donc de possibles lésions podales. Pour cette même raison, il faut bien dimensionner son parc d’attente. Un temps passé debout trop important peut causer des lésions (bleimes, ouverture de ligne blanche) et des maladies, de type fourbure par exemple. Habituée à se coucher régulièrement, une vache ne devrait pas piétiner plus d’une heure et demie. C’est aussi à prendre en compte pour la durée de traite ou le temps passé au cornadis.
Autre point crucial pour la santé des pieds, la qualité du couchage. Chaque animal doit pouvoir aller se coucher quand il le souhaite. Quand le nombre de places de couchage est inférieur à l’effectif, les vaches sont plus longtemps debout. Les logettes doivent être adaptées et dimensionnées en fonction du gabarit des animaux, pour qu’ils n’aient pas l’arrière-train et les pieds dans le couloir. De même, des marches trop hautes augmentent le risque de traumatismes au niveau des pieds. Le risque de boiteries et de lésions d’origine infectieuse en stabulation avec logettes est plus élevé qu’en aires paillées, notamment à cause de la dureté des sols. L’hygiène devra être une préoccupation courante, en nettoyant et désinfectant régulièrement le sol dans les zones les plus sensibles pour diminuer la pression infectieuse.
La notion de pression d’infection est importante pour la gestion des boiteries d’origine infectieuse. Si les éleveurs constatent que la maladie survient quasi systématiquement à l’entrée des animaux dans le bâtiment et revient de manière chronique sur les vaches du troupeau, c’est le fait d’une présence importante de bactéries pathogènes dans le bâtiment. En élevage bovin, les vides sanitaires ne sont pas envisageables comme dans les élevages monogastriques. Cependant, un protocole de désinfection régulier (avec un désinfectant adéquat) sur les aires d’exercice et les 50 premiers centimètres des logettes peut faire baisser la pression d’infection et la maintenir basse. Les attaques bactériennes sont réduites et les pathologies résultantes également.
Dans le bâtiment, la qualité du sol et son entretien sont essentiels à la bonne santé des pieds. La première qualité est de permettre aux animaux de se déplacer en toute sécurité, sans craindre les chutes ou glissades. Si le sol est non glissant, la vache se déplacera avec confiance, dans une locomotion naturelle, favorable à la bonne usure de la corne. Car, les sols doivent aussi assurer une certaine usure de la corne, sans pour autant être trop abrasifs, au risque d’augmenter les risques de soles trop fines. Le compromis peut être trouvé en combinant différents types de sols, par exemple un tapis face à l’auge et du béton dans le couloir entre les logettes. Attention au caoutchouc, poreux, dans lequel se nichent les bactéries qui s’y développent très facilement.
Autre point clé, l’entretien des sols, qui doivent être propres et secs. Des sols sales et/ ou humides favorisent le développement de pathogènes, et l’apparition de maladies telles que le fourchet ou Mortellaro. Un raclage efficace diminue les risques d’apparition de boiteries liées à l’humidité, à l’hygiène de la stabulation et au fait que le sol reste glissant. Il peut être fait 10 fois par jour mais ne servira à rien s’il forme des tas d’excréments dans lesquels les animaux marchent.
Penser à passer un coup de rabot sur les surfaces verticales pour les décrotter, surtout le muret de la table d’alimentation et la marche des logettes. Ces zones ont tendance à s’encrouter et à cumuler bouse, poils et aliment. Un vrai bouillon de culture pour les bactéries et œufs d’insectes.
L’état des chemins de pâturage a aussi son importance pour la prévention des boiteries. Le pâturage, en tant que tel, est bénéfique à la santé des pieds. Encore faut-il que les chemins qui y mènent soient entretenus et adaptés à la fréquentation. Des couches de terre et de sable assureront le confort de marche. Attention à ce qu’il n’y ait ni humidité stagnante, ni cailloux tranchants ou objets métalliques (ferraille entreposée, reste de clôtures...).
L'hygiène des bâtiments est un levier important pour lutter contre les boiteries. Néanmoins, les actions pour les contrer doivent être multifactorielles. Une attention particulière doit également être apportée à la ration, ainsi que bien évidemment, au parage.
© 2020 HyCare est une initiative de The Schippers Group
Contactez-nous pour
plus d'informations
à propos de ce programme
Laissez vos coordonnées et nous vous contacterons dans les 2 jours ouvrables.